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  • Photo du rédacteurMarie Bartoleschi

Le complexe de l'albatros



Connaissez vous le "complexe de l'albatros" ?


Le "complexe de l’albatros" a été identifié chez des enfants haut-potentiels intellectuels, qui pour ressembler à leur entourage finissent par inhiber leur intelligence. L’enfant renonce à exploiter ses ressources car il voit dans sa différence une source de handicap et de rejet. Ce procédé a été symbolisé par un albatros qui, volant trop haut en comparaison avec les oiseaux de son entourage, se rogne les ailes pour les rejoindre. Le "complexe de l’Albatros" tient son nom d’un poème de Charles Baudelaire. Lorsqu’il se fait capturer par des marins, l'oiseau finit par marcher maladroitement sur le pont du bateau, alors qu'il est si majestueux une fois dans les airs.


Ce mécanisme est édifiant tant il symbolise les ravages qu’il y a à renoncer à son identité.


Nous sommes comme l’albatros lorsque nous ne prenons pas la responsabilité de trouver un espace où déployez nos ailes à leur juste besoin. Tant et aussi longtemps que nous ne prenons pas conscience que nous sommes sur terre pour vivre le sentiment grisant de toucher à notre plein potentiel, nous nions notre véritable nature. En nous interdisant de prendre notre place de peur de déranger, d'être rejeté, nous nous faisons violence à nous-même. Notre créativité, notre intensité, notre vulnérabilité, notre essence demandent à s’exprimer et en nous le refusant, nous bridons notre humanité.


J’ai fait partie de ces enfants inhibés et si mon logo est un oiseau qui déploie ses ailes ce n’est pas pour rien. J’ai vécu de l’intérieur le fait de mettre en place des mécanismes puissants pour se protéger et s’adapter. Puis, quand j’ai été en capacité, j’ai repris ma responsabilité de m’en libérer pour toucher qui je suis véritablement. J’ai déconstruit et je déconstruis encore un à un ces mécanismes. J'en ai fait ma spécialité. Aujourd’hui, je considère que cette expérience m’a permis de grandir et de pouvoir accompagner avec une coloration toute particulière.


Je suis fondamentalement persuadée désormais qu’il n’y a pas de sentiment si épanouissant que d’incarner sa véritable nature, ni de plus belle expérience que de retrouver ce chemin en soi. C’est cela toucher à sa puissance personnelle, loin des clichés et des manifestations de l’ego. 


"Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage

Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,

Qui suivent, indolents compagnons de voyage,

Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,

Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,

Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches

Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !

Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !

L’un agace son bec avec un brûle-gueule,

L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées

Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;

Exilé sur le sol au milieu des huées,

Ses ailes de géant l’empêchent de marcher".


Charles Baudelaire

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